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il dit au cocher qu’il vouloit prévenir sa sœur du funeste accident qui venoit d’arriver. Il descend, ferme la portiere, & laisse le mort dépouillé de tout ce qu’il avoit sur lui. Le cocher ayant attendu long-tems, s’informa vainement dans la maison, du jeune homme & de sa sœur ; on ne connoissoit ni elle, ni lui, ni le mort.

Il fut un tems où, à la requisition de l’archevêque, on faisoit la chasse aux abbés qui alloient voir des filles. Ces abbés n’ont pour tout caractere que l’habit violet ou marron ; quelquefois le manteau court & le petit collet. C’étoit sur-tout dans les promenades du soir que ces abbés accostoient ces filles. Un filou s’étant avisé de s’habiller en exempt de police, parcouroit les promenades ; & dès qu’il voyoit un de ces abbés parler à des filles, il ne le perdoit pas de vue. Lorsque l’abbé sortoit, il alloit à lui, & montrant tout-à-coup son bâton d’ivoire, il lui disoit : vous savez ce que vous venez de faire, monsieur l’abbé ; je vous arrête de la part du roi.