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Le livre de leur chef est un galimatias : mais on sait que les mots ne rendent pas toujours toutes les idées que l’on peut avoir ; qu’on peut fort bien s’entendre, sans se faire entendre des autres. Il résulte de cette lecture, que les Martinistes adoptent une foule d’idées métaphysiques ; qu’ils sont diamétralement opposés aux matérialistes ; qu’ils sont religieux dans toute la force du terme, & qu’ils tendent à élever l’homme autant que d’autres se sont plû à le rabaisser.

Eh ! qui ne voudroit avec eux pouvoir converser avec les habitans de l’autre monde ? Comme nos jouissances seroient doublées ! Quelle société ! & que seroient les spectacles de la terre en comparaison ! Nous passerions les jours à redire à nos bons amis de l’autre monde tout ce que nous sentirions pour nos bien-aimés de la terre ; & à nos bien-aimés de la terre, tout ce que nous auroient dit ceux de l’autre monde.

Voilà ce que cherchent les Martinistes. Ils s’y disposent par l’exercice des vertus ; ils par-