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Il existe de lui une lettre écrite de Francfort au roi de Prusse, lors de sa détention, pleine d’une mâle éloquence, d’une énergie précieuse, qui lui étoit si rare ; mais cette lettre, qui est un chef d’œuvre d’expression, ne sera point imprimée dans la collection, ainsi que beaucoup d’autres que l’éditeur n’a pas, n’aura point, & qui sont les plus intéressantes & les plus curieuses de toutes.

Cette collection, déjà annoncée depuis quatre ans, se fait avec un apprêt, un appareil, une lenteur qui ne répondent pas à l’impatience du public, & qui annoncent de pénibles ressources dans le génie des entrepreneurs.

Point de mince auteur qui n’écrivît à M. de Voltaire. Il étoit assez bon pour répondre à ces lettres, parce qu’elles chatouilloient son excessif amour-propre. Il disoit à l’un : vous écrivez comme Racine ; au second : vous pensez plus fortement que Corneille ; au troisieme : vous surpassez Pascal & Fontenelle. La présomption des auteurs le prenoit au mot, & faisoit imprimer la lettre comme une pa-