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Les marchandes de modes ont couvert de leurs industrieux chiffons la France entiere & les nations voisines. Tout ce qui concerne la parure a été adopté avec une espece de fureur par toutes les femmes de l’Europe. C’est une contrefaçon universelle ; mais ces robes, ces garnitures, ces rubans, ces gazes, ces bonnets, ces plumes, ces blondes, ces chapeaux font aujourd’hui que quinze cents mille demoiselles nubiles ne se marieront pas.

Tout mari a peur de la marchande de modes, & ne l’envisage qu’avec effroi. Le célibataire, dès qu’il voit ces coëffures, ces ajustemens, ces panaches dont les femmes sont idolâtres, réfléchit, calcule & reste garçon. Mais les demoiselles vous diront qu’elles aiment autant des poufs & des bonnets historiés que des maris. Soit.