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grosses touffes de rubans. Elle attend sur ce trône les visites de tout le monde ; elle a tout préparé pour qu’on admire jusqu’à son couvre-pied.

Une garde se tient assise près de la porte & flaire tous ceux qui arrivent. Elle répete incessamment, n’avez-vous point d’odeurs ? Une femme de qualité s’écrie en passant, non, je dois sentir la graisse. Elle entre, une athmosphere de parfums l’environne & remplit toute la chambre.

Il est dit qu’on ne doit pas parler à l’accouchée ; mais l’intérêt qu’on prend aux douleurs qu’elle a souffertes est si grand, qu’on ne peut s’empêcher de lui dire qu’on n’en a pas dormi toute la nuit. Ce compliment est renouvellé par toutes les femmes qui arrivent. Après qu’on a loué le courage de l’accouchée, on fait l’éloge de ses dentelles, & de la façon dont elle est mise. On dit à chaque instant, parlons bas ; celle qui vient de donner le conseil, est la premiere à élever la voix fort haut.