Page:Mercure de France, t. 76, n° 274, 16 novembre 1908.djvu/72

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a58 MERCVRE DE FRANCE— 16-xi-1008 lois sincères et larges les débris mutilés de tous les partis politiques! Liberté dans nos pensées par la Presse,leur organe; Liberté dans nos familles par renseignement remis à la famille sous la seule garantie des lois conservatrices des mœurs ; Liberté dans nos âmes par l’indépendance religieuse la plus sainte et la plus consacrée; la Religion, qu’il vénère et qu’il aime comme la plus haute pensée è laquelle le genre humain puisse s’élever, perd de sa dignité et de sa force dans ses alliances avec le Pouvoir ; elle les retrouve où elle les a puisées, dans la conscience et la liberté; Liberté dans la commune par des lois municipales plaçant l’exa­ men et la solution des questions locales dans la localité; Liberté dans le département par la discussion désintérêts spéciaux du département; Liberté dans l ’Etat par un système électoral large, profond et rationnel, qui aille chercher la vérité représentative dans toutes les classes de la nation qui ont lumière à donner et intérêts à défendre. S’ils cherchent un homme qui, convaincu de ces vérités sociales, soit .résolu à les défendre contre la tyrannie qui les nie comme contre l’anarchie qui en abuse, Un homme qui ne désire la tribune que pour les autres et non pour lui-même, qui ne veut être qu’un champion désintéressé delà grande lutte sociale, qui n’aspire qu’à combattre honorablement pour son pays,-qui n’a rien à demander, rien à accepter du pouvoir que de bonnes lois, Qu’ils me nomment : j ’obéirai à leur honorable mandat! Et à défaut de talents oratoires que la nature seule donne et que je ne puis leur promettre, ils trouveront en moi ce qui est dans leur pensée et dans leurs cœurs : courage, conviction et loyauté. Londres, 6 juin i83i. A. DE LAMARTINE. Ces proclamations, comme on voit, n’ ont rien que d’imprécis, soit que l’ auteur fût encore sous le charme d’ Elvire, soit que, rompu au style de chancellerie, il n’ait pas jugé bon de s’eu défaire. Cependant, elles peuvent s’ éclaircir avec la brochure publiée à quelque temps de là par Lamartine, sous le titre de la P olitique rationnelle. La situation du candidat ju squ ’aux journées de juillet est exprimée nettement, parce que brièvement, dans le manifeste de Toulon : M. de Lamartine est conservateur, mais libéral; il a une égale haine de la Terreur et de l’ Empire ; la Restaura-