3od MERCVRS DE FRANCE— 16-1-1909 LITTÉRATURE Ad. Van Berer et Paul Léauiaud : Poètes cfAujourd’hui. Morceaux choisis, acoompagnés de Notice* biographiques et d’un Essai de Bibliographie. Nouvelle édition,corrigéeetaugmentée, a roi. in-i8,3.5o chac., ■Mercurede France ». — Martin-Mamv : Païen* (CAujourd’hui. Première série. 1 roi. ia-8 , 3 .5o, Albin Itfichel. — La Poésie symboliste. Nos Maîtres et nos Morts,par P.- N . Roinard, Les Survivants, par V.- E . Michelet. La Phalange nouvelle, par O. Apollinaire, 1 vol. in-18,3 .5o, « L’Edition ». — Etienne Befot : Note» sur le Symbolisme, 1toI.in-16* i .5o, L . Linard. — A propos do» Articles de Paria deGeorgesNor- mandy. Cette nouvelle édition des Poètes d’aujourd’hui, que nous donnent MM. van Bever et Paul Léautaud, est une refonte complète de cet ouvrage, qui s’est augmenté d’un second tome. L ’œuvre des poètes déjà mentionnés dans la première édition y est étudiée d’une façon plus méthodique, plus définitive; les choix y sont plus abon dants, et leur importance graduée sur l’importance des auteurs. Les notices consacrées à chacun de ces poètes sont parfaites et d’i^oe grande justesse de critique : elles sont respectueuses des grands talents et savent atténuer, par une imperceptible ironie, la gloire peut-être un peu hâtive accordée par l ’opinion à quelques-uns de ces porte-lyres. J ’insiste : ces notices font de cet ouvrage un livre de cri tique important, que ceux qui s’occuperont de la poésie contempo raine ne pourront désormais ignorer. D ’ailleurs, la méthode de corn- position de la première édition a été conservée, avec ses richesses de renseignements biographiques, biblio et iconographique. O n nous l’a beaucoup empruntée, celte méthode, disent les éditeurs, dans leur introduction, a pour des ouvrages analogues au nôtre et que son succès semble bien avoir surtout inspirés ». Quelques poètes nou veaux ont été indroduits, intronisés, dans ce nouveau recueil ; quel ques-uns oubliés jadis, volontairement, parce que leur œuvre de prosateur les désignait surtout à l’admiration ; d ’autres, nés depuis à la gloire. Voici, quelques-uns de ces noms, désormais consacrés : Lucie Uelarue-Mardrus, Emile Despax, Fernand Gregh, Gérard d’Houville, Léo Larguier, Maurice Magre, Albert Mockel, comtesse Mathieu de Noailles, P . - N . Roinard, Henry Spiess, etc... Que signi fient ces noms nouveaux, au point de vue de l’évolution delà poésie? Peut-être une rétrogradation vers la sagesse parnassienne. Le grand maître de ces poètes est Victor Hugo, semble-t-il : ce sont des poètea éloquents, plutôt qu’intimes, et qui paraissent avoir oublié l’art poé tique de Verlaine. Je ne critique pas le fait, je le constate,, un peu affligé seulement de remarquer que l’influence de Hugo, cet orateur poétique, se fasse encore sentir su r notre poésie actuelle. Les éditeurs de cet ouvrage nous avouent encore qu’ils s’attendent à quelques objections « tant sur le choix des poèmes que sur le choix des noms a. Sans doute, quelques jeunes poètes, dont les noms vien
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