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Les pères font ici ton éloge à leurs fils :
Là, comme les François, les étrangers gémiſſent,
Dans la même douleur le monde eſt confondu ;
Et des rives du Pô juſqu’à celles de l’Ebre,
Le cri du déſeſpoir eſt lui ſeul entendu.
Un deuil univerſel est ta pompe funèbre ;.



XVII.

Si l’amour des vivans intéreſſe les morts,
Voyant du haut des cieux la France déſolée,
Goûte à jamais le charme, & jouis des tranſports
De penſer que nos cœurs ſeront ton mauſolée.
Si le bonheur du Ciel pouvoit être augmenté,
Il n eſt que ce plaiſir qui pût s’y joindre encore ;
Et Dieu qui ſe ſuffit pour ſa félicité,
Senſible à ce tribut, l’exige & s’en honore.


Par M. de la Fargue, des Académies
des Sciences, Belles Lettres & Arts de
Caën, de Lyon & de Bordeaux.