Page:Mercure de France - 1816 - Tome 68.djvu/66

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qu’elle a faits chez sa grand’mère ; elle apprécie Jeanne, et l’en aime d’autant moins. C’est en Angleterre bien autrement qu’en France ; nos dames ne sont pas capables d’une semblable jalousie. Emma, fort peu heureuse dans ses combinaisons, a calculé, avant de se résoudre à faire sa visite, l’époque de la dernière lettre ; il ne peut en être venu depuis, et cependant le matin même il en est arrivé une de Londres. Ce qu’il y a de pis, c’est qu’elle annonce un très-prochain voyage de Jeanne Fairfax chez sa grand’mère. Miss Campbell, mariée depuis quelques semaines à M. Dixon, va en Irlande visiter avec toute sa famille les terres de son mari. Jeanne passera chez Mme Bates tout le temps qu’il pourra durer. Je renvoie à l’ouvrage même pour connaître ce qui se passe dans l’esprit de la belle Emma ; car elle est belle aussi, et il n’a tenu qu’à elle de n’avoir rien à envier à Jeanne ; mais comme elle a toujours remis au lendemain à vaincre les difficultés et à porter au point de perfection ce qu’elle a appris, elle ne se dissimule pas que si ses talens passent la médiocrité, ils sont loin d’atteindre à ceux de la belle Fairfax.

(La suite à un No prochain.)