Page:Merrill - Poèmes, 1887-1897, 1897.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Mais toutes nos guerres de par le monde ne sont qu’une fable
Que les mères racontent pour endormir leurs petits,
Ou que les buveurs se répètent, les yeux abêtis,
À l’auberge de la bonne ripaille, de table à table.

Qu’importe ? Toute cette ville est l’œuvre de nos rêves
Avec sa plaisance à la place de ses remparts,
Et ses fermes au lieu de ses forts épars,
Et le chant de ses cloches après le choc de nos glaives.

Notre orgueil sera plus fort que votre ingratitude
Et notre joie plus haute que votre contentement ;
Nous ne vous demandons ni guerdon, ni monument,
Ni même les bras de vos enfants dans notre solitude.

Nous saurons être les héros jusqu’aux bouts de la route !
Si la gloire de nos noms hurlés dans la bataille n’est rien,
Notre histoire incitera les hommes futurs au Bien.
Même du fond de la tombe, potre foi vaincra votre doute.

Donc, en prière, nous porterons à l’église, sous la trompette qui sonne,