Page:Mestscherski - Les Poètes russes, Volume 1, 1846.djvu/138

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Frère des purs esprits, je suis dans l’orbe immense
Le nœud de la création.

Les univers en moi confondent leur nature,
Je suis le dernier terme à l’animalité,
Le centre palpitant de toute créature,
Et le premier jalon de la divinité.
Mon corps va périr dans la poudre,
Mon esprit commande à la foudre ;
Je suis roi, je suis serf, je suis ver, je suis Dieu !
Merveille que je suis, d’où je viens, je l’ignore ;
Mais je sais fermement que je ne pus éclore,
Seigneur, de mon propre milieu.

Je suis ton enfant, notre père ?
Ô créateur ! je suis ta créature à toi.
Moi, fils de ta sagesse, en toi seul je prospère,
Ô l’âme de mon âme ! ô mon maître ! ô mon roi !