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les doctrines chimiques en france

actuellement qu’après une longue période de temps, à moins que le métal ne se trouve soumis à certaines influences qui rendent la transformation rapide ! Découvrir les conditions les meilleures pour que la transmutation se produise pleinement et parfaitement, tel est le programme du philosophe hermétique. C’est en se soumettant à la Nature qu’il contribue à atteindre le but ultime de la Nature… il nous le répète bien souvent dans ses œuvres. — Le triomphe de cette conception provoqua de nombreuses recherches sur la transmutation, recherches infructueuses, dont les insuccès accumulés furent peut-être une des causes de sa ruine ! Le principe fondamental de l’alchimie, qui fixait si bien le sens et la signification du devenir dans le règne métallique, en ne laissant indéterminée que la durée variable de son infaillible évolution, éclaire d’un jour nouveau cet art, dont l’idée seule paraît aujour-

    dances astrologiques que parce que celles-ci leur semblaient incompatibles avec leur doctrine fondamentale d’évolution ; telle est du moins l’opinion de Glauber, comme le montre l’exposé suivant de la théorie. Œuvre minérale, 2e partie, p. 39.
    « Toutes ces raisons prouvent assez que si la semence des métaux trouvait une matrice pure et propre, qui ne fût point empêchée par des accidents, elle ne produirait jamais que de l’or comme le plus parfait des métaux. Or que ce soit toujours l’intention de la nature de pousser ce qu’elle a commencé jusqu’à sa dernière perfection, et qu’il n’y a que l’or qui soit parvenu à ce souverain degré métallique, tous les autres métaux étant imparfaits, lesquels il y a moyen de porter à la perfection par le moyen de la chimie ; c’est ce que je démontrerai amplement ; que si on ne pouvait pas prouver comme quoi les métaux imparfaits peuvent être perfectionnés par le moyen de l’art et du feu, il faudrait vraiment croire pour lors que chaque métal aurait sa semence ou sa planète appropriée. »