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les doctrines chimiques en france

problème de technique qu’un heureux hasard pourrait, dans certains cas, résoudre favorablement ; ceux qui me voyaient dans la « philosophie naturelle des métaux », qu’une fantaisie bizarre née sans motif scientifique dans l’esprit de quelque illuminé et répandue par une contagion étrange chez, un très grand nombre de savants avides de devenir fortunés et puissants, ceux qui prenaient plaisir à souligner les incohérences et les contradictions des alchimistes, ne découvraient pas au milieu du fatras de leurs paroles la tendance au perfectionnement et à la stabilisation de la matière qui est le dogme fondamental de la théorie hermétique. Si, en effet, il nous est difficile sinon impossible de présenter un tableau harmonieux des opinions de nos prédécesseurs, nous remarquerons pourtant que ces opinions prises séparément s’accordaient sans illogisme avec le principe qui nous a semblé primordial ; il est juste d’ajouter que la plupart d’entre elles ne lui apportaient aucun appui, et qu’elles semblaient souvent s’exclure l’une l’autre ! Si nous entendons par doctrine, une construction de notre esprit, dans laquelle toutes les parties s’accordent pour former un tout homogène, et dont il est loisible de contempler l’architecture, nous serons forcés de déclarer qu’au xviie siècle, il n’y avait pas de doctrine alchimique. Mais là ne résidait pas la force de la philosophie hermétique contenue tout entière dans l’aspiration à la perfection tant désirée à la fois par la nature et par l’esprit humain.