Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
principales théories des iatro-chimistes

néglige pas cependant de signaler les correspondances entre les choses diverses dont notre monde est composé ; il pense, comme les paracelsistes, que les minéraux, les végétaux, les animaux ont des sympathies pour les planètes et aussi des sympathies entre eux. Ces correspondances, il les indique et les développe avec quelque complaisance ! À cela, il mêle encore des considérations pythagoriciennes sur l’harmonie du monde, et, par suite, il croit découvrir de nouvelles analogies entre les nombres et les choses.

Ces considérations mystiques qui nous semblent aujourd’hui si étranges, devaient exercer une séduction bien forte sur l’esprit d’un grand nombre de savants ; rappelons que Davidson dont nous avons analysé le cours de chimie, fait de la théorie des analogies la base de sa philosophie générale qui sert de charpente et même de fondation à des doctrines expérimentales ! La nature lui a paru hiérarchisée ; à chaque être primitif et purement spirituel, correspondent des copies, des arrière-copies, puis les images des copies avec leurs arrière-images, puis les phénomènes sensibles que seuls nous pouvons directement constater ! Et ce sont ces seules données sensibles qui servent de base à la science ! Par elles, grâce à la divination des analogies nous parvenons à connaître les réalités qui tout d’abord nous dépassaient ! Là, Davidson, sans contredire aux superficielles et brillantes rêveries paracelsistes, nous donne un véritable système, que les analogies et