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principales théories des iatro-chimistes

Helmont est issue d’une réaction violente contre la philosophie scolastique, dont l’influence sur les esprits va s’atténuant peu à peu ; il se révolte à la fois contre les doctrines et les méthodes qu’il voit pratiquer autour de lui ; il dédaigne l’astrologie qui avait inspiré tant de confiance à nombre de ses prédécesseurs et, par suite, il ne fait plus de l’astronomie le modèle de toutes les autres sciences.

« Les astres, dit-il en terminant ses principes de physique, ne nécessitent et n’inclinent pas ni pour la vocation, ni pour les vices et pour les vertus. Et la vie et la fortune ne dépendent point d’eux[1]. » Certes, ajoute-t-il pourtant, l’Écriture dit que les étoiles sont des signes et si nous croyons fermement les affirmations de la genèse en même temps que la prescience de Dieu, nous serons amenés à reconnaître que « les astres entraîneront toujours la nécessité avec eux », mais cette nécessité théorique il nous est impossible de la lire, et ceux qui ont prétendu la deviner ont agi suivant des principes illusoires ! Peut-être est-elle accessible aux anges qui nous sont supérieurs ; en tous cas la connaissance de l’astronomie n’éclaire aucunement la route des physiciens ou des chimistes ; ce ne sont pas les recherches orgueilleuses sur l’état du ciel qui projetteront leur clarté sur les connaissances relatives aux phénomènes qui nous entourent. « Pour conclusion, ce n’est pas à nous à fouiller dans les

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