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les doctrines chimiques en france

quatre éléments, cherchaient à découvrir dans les mixtes les plus variés : le feu, l’air, l’eau et la terre ! Celui des paracelsistes qui prétendaient résoudre ces mêmes mixtes en trois principes : le sel, le mercure et le soufre !

Quelques chimistes essayèrent de former une synthèse harmonieuse de ces deux philosophies rivales qu’ils fondaient en système unique[1]. Van Helmont, loin de tenter une conciliation, répudie également ces doctrines adverses comme contraires à l’expérience et à la saine métaphysique ! Par sa pénétrante critique, il prépara la voie au scepticisme de Robert Boyle. L’œuvre de celui-ci, que nous aurons occasion d’étudier prochainement[2], transforma complètement en s’inspirant cependant d’elle la philosophie de la matière esquissée par Van Helmont. Nous serons étonnés de retrouver, sous les doctrines d’apparence révolutionnaires, si paradoxalement exposées par le grand savant anglais, sous ce mécanisme corpusculaire intransigeant, la trame nettement caractéristique de la chimie spiritualiste de Van Helmont. Contre les péripatéticiens et les paracelsistes, nous retrouverons au moins l’affirmation nettement formulée, qu’entre les substances les plus diverses dont l’expérience nous révèle l’existence, il n’y a pas de différence métaphysique absolue.

Pour démontrer cette hypothèse que les corps

  1. Voir chap. i.
  2. Voir chap. iv.