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principales théories des iatro-chimistes

le pensèrent. – Quelques chercheurs crurent, découvrir, à défaut de l’alcahest, quelques-uns de ses succédanés, sels minéraux presque semblables à ce corps admirable. C’est tout du moins ce que nous apprenons en lisant le recueil suivant : « L’alcahest ou le dissolvant universel révélé dans plusieurs traités qui en découvrent le secret[1]. »

Si notre objet n’est pas de rechercher la réelle valeur des travaux expérimentaux entrepris par médecins et chimistes avides de découvertes sensationnelles, nous devons cependant laisser entrevoir au lecteur quel essor la philosophie et les espoirs mysticochimiques donnèrent aux travaux entrepris dans le laboratoire.

Cependant, pour beaucoup de savants, la notion de dissolvant universel, qui, dans la pensée de Van Helmont, avait un rôle si précis, perdit peu à peu son caractère particulier pour se fondre dans les rêveries traditionnelles de l’ancienne science. — Un certain nombre de médecins assimilèrent l’alcahest à la panacée universelle espérée, depuis si longtemps et que personne ne parvenait à isoler[2] ; des alchimistes confondirent le problème de la transmutation des métaux avec celui de la transmutation de tous les corps en une matière unique. Bref, en gagnant sa renommée, l’alcahest perdait sa précision, et sa con-

  1. Starkey, traduit par Lepelletier. Rouen 1704.
  2. Voir là-dessus de Comtes, « Discours philosophique de l’alcahest et de la médecine universelle » 1669, Paris, in-12.