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principales théories des iatro-chimistes

les éléments qu’elle mentionne, il déclara que les concepts d’acide et d’alcali étaient vagues et ne donnaient à notre esprit aucune idée bien définie, que par suite ces concepts ne pouvaient servir à aucune explication des corps réels.

Bertrand qui, dans certaines limites d’ordre pratique et médical, veut bien accorder quelque crédit à l’hypothèse des acides et des alcalis, refuse de concéder une valeur métaphysique au dualisme des chimistes ; contre leur philosophie, il accumule des arguments de divers ordres.

À ceux qui avancent que l’acide et l’alcali sont des substances simples ou principes, car ils supposent qu’on peut résoudre en acide et en alcali les autres corps, même ceux qui paraissent les plus simples, mais que l’on ne peut séparer de ces acides et de ces alcalis des substances de différentes natures, Bertrand oppose tout d’abord l’argument suivant, qui montre que la définition de corps simple n’était pas au xviie siècle comme aujourd’hui purement expérimentale.

« Il y a, dit-il, bien des choses à redire à cette preuve ; car premièrement ce n’est pas une marque certaine de simplicité de ne pouvoir être actuellement résolu en parties dissimilaires. Où est le chimiste qui ait trouvé un dissolvant capable de séparer l’or en diverses substances ?… Cependant l’or n’est pas simple, il est des plus composés et personne ne le nie » ; si la chimie a été jusqu’à présent impuissante à séparer ses parties, peut-être