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Développement de la philosophie mécanique

riences tentées hors de l’organisme, lui dévoileront l’ensemble des phénomènes qui caractérisent la vie. Ce n’est pas tout ; l’auteur, comme tout bon paracelsiste, admet la similitude du microcosme et du macrocosme ; après avoir affirmé que tous les phénomènes de l’univers sont des phénomènes chimiques, il déclare pouvoir démontrer cette assertion par un grand nombre de preuves. « Le grand monde nous fournirait, dit-il, une infinité d’exemples de cette vérité, si le petit monde qui en est tout plein ne nous épargnait la peine d’aller chercher loin ce que nous avons près de nous et dans nous-mêmes. »

Jusque-là, l’ouvrage de Daniel Duncan ne nous a rien appris de nouveau, et il semble se conformer aux traditions des chimistes ; voici maintenant qui est plus remarquable. L’auteur est un fervent admirateur des doctrines de Descartes[1] ; sans les discuter, il les admet et traduit tout son système dans le langage de la philosophie mécanique. Pour faire comprendre par exemple la formation des fruits[2], il assimile les pèches ou les pommes à des astres, et il explique, par les trois éléments et les tourbillons de Descartes, la genèse de leur noyau, de leur chair ou de leur peau, suivant la même méthode qu’il emploie pour expliquer l’origine du soleil ; de même, entre les phénomènes orga-

  1. En préface, un sonnet à Descartes.
  2. Page 27.