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les doctrines chimiques en france

d’éviter dans leurs discours toute apparence de la confusion qu’ils semblent avoir affectée dans les leurs. Mais, parce que la notion la plus intelligible et la moins indéterminée, que leurs écrits suggèrent du soufre est qu’il est un principe combustible et inflammable, je l’ai, plus haut, traité comme tel. Quant à ce soufre, communément appelé ainsi et acheté dans les boutiques, bien que je sache que quelques chimistes ont affirmé pouvoir le séparer des matières animales et végétales, cependant, comme ils n’ont pas daigné nous apprendre le moyen de l’obtenir, ni nous donner d’autres preuves de leur assertion que leurs seules paroles, la chose a paru si improbable que la plupart des chimistes judicieux, de leur propre parti, n’ont pas pris leurs affirmations en considération, et que je considère leur prétention comme une vanterie[1]. » Ce que Boyle dit du soufre pourrait à juste titre être répété pour les autres principes des chimistes, le principe volatil ou mercure, le principe concret ou sel ; les notions que ces concepts représentent sont vagues, indéterminées, ambiguës. Souvent, la qualité qu’un savant croit due à un de ses principes, ses collègues l’attribuent aux autres principes. Quel est, par exemple, le principe de la couleur ? « La plupart l’attribuent au mercure ; Paracelse, dans différents endroits, l’attribue au sel, et Sennert l’attribue au soufre. » Comment

  1. O. Vol. i, p. 395 A. Sur la production concrète du soufre.