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Développement de la philosophie mécanique

étrange de Glauber qui cherchait à montrer contre l’opinion courante que les cratères des volcans ne sont point les cheminées du purgatoire, la tentative de Beccher qui cherchait à établir dans sa « physique souterraine » que le diable s’est réfugié au centre de la terre, n’ont jamais été prises en considération par les chimistes[1]. Les superstitions bizarres ont certes été balayées par la philosophie mécanique. Mais chez les adversaires réfléchis de cette philosophie, chez du Clos par exemple, elles ne tiennent aucune place ;

Que prétendait donc le chimiste qui cherchait à combattre la nouvelle théorie de Boyle ? Du Clos a tenté de nous l’apprendre dans sa « dissertation sur les mixtes naturels[2] ». La lecture de ce curieux opuscule est assez déroutante pour nos intelligences modernes, et, à première vue, nous serions tentés de dire avec Fontenelle que « l’esprit de la chimie est à la fois confus et enveloppé ».

Essayons pourtant de dégager la pensée de l’auteur, en la réduisant à ses termes essentiels ! Tout d’abord, du Clos remarque que les phénomènes chimiques[3] « se connaissent par les sens aidés de l’entendement » ; or, si les conclusions de notre entendement sont absolument sûres, les données sensibles dont nous sommes obligés de faire un point d’appui sont ambiguës, équivoques, et projet-

  1. Voir Duhem Le mixte.
  2. Amsterdam, 1677.
  3. Page 3.