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la théorie de lémery

pas inspirées au même titre que les réactions chimiques ? La vue seule du plomb et de l’étain ne suggère-t -elle pas la pensée que ces corps ne sont pas homogènes ? Leur malléabilité, leur couleur même, aussi bien que leurs faciles altérations, invitent à supposer qu’ils sont des mixtes. Et, puisque l’on a pu extraire du soufre, de l’antimoine et de l’arsenic, est-il absurde de penser qu’il sera toujours possible de déceler ce minéral dans la composition des métaux tels que le fer, le plomb, ou l’étain ? En faisant cette hypothèse à titre simplement d’espérance, non d’incontestable vérité, Lémery n’a fait que répéter une théorie qui était admise, presque sans examen, par nombre de ses prédécesseurs ; mais il ne considère, quand il raisonne sur ces métaux aussi bien que sur l’or et l’argent, que leurs particules douées de propriétés mécaniques, et qu’à aucun moment il ne nous déclare complexes !

Le métal une fois décrit, Lémery aborde la liste des préparations où il entre à titre d’ingrédient ; nous ne pouvons songer à suivre cet exposé où le grand chimiste montre des connaissances très sûres des différentes solubilités des sels métalliques… Contentons-nous de quelques exemples qui serviront d’échantillons ; lisons d’abord, parce qu’elle est la plus simple, la raison pour laquelle le soufre combiné à chaud avec le mercure e transforme en sulfure ou cinabre.

« La cause de ce déguisement du mercure en cinabre vient de ce que la partie du soufre la plus