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la théorie de lémery

sel ammoniac ensemble, il en exhale une odeur d’urine presque insupportable ; car les sels volatils, sortant en abondance, remplissent tellement le nez et la bouche de l’artiste qu’il ne pourrait pas achever de mettre son métal dans la cornue, s’il ne prenait soin de détourner la tête pendant que ses mains agissent[1]. »

Cette action de la chaux, capable de déplacer un alcali volatil en prenant sa place, peut s’observer encore si l’on emploie d’autres alcalis, ceux que nous nommerions aujourd’hui soude ou potasse ; après avoir décrit ces expériences, Lémery les explique en ces termes :

« Le sel de tartre[2] agit dans cette opération comme la chaux agit en l’autre ; mais, comme c’est un plus puissant alcali que la chaux, il ne faut pas en mettre en si grande quantité ; on pourrait substituer en sa place le sel de nitre fixé par les charbons[3], ou quelque autre alcali[4]. »

Le vitriol[5], que Lémery aborde maintenant, est un sel remarquable car le chimiste en extrait un des esprits acides les plus importants de la chimie, connu à cause de sa consistance quand il est concentré sous le nom impropre d’huile de vitriol ; quand il est étendu d’eau on l’appelle esprit acide de vitriol ;

  1. Page 400.
  2. Potasse.
  3. Soude ou carbonate ?
  4. Page 402.
  5. Sulfate de fer.