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essai sur la chimie expérimentale

de ces matières que le feu de l’eau n’en auraient pas totalement séparées pour réduire cette terre à la simplicité élémentaire[1].

Les eaux qui avaient de la saveur, la tenaient vraisemblablement du sel, qui en pouvait être en partie séparé ; mais je n’avais point de certitude qu’il le fût totalement, tes liqueurs huileuses et les autres matières susceptibles d’inflammation, rendaient du sel, de l’eau et de la terre ;et le sel condensable au sec, et résoluble à l’humide, n’était point sans terre qui le rendait concret, ni sans eau qui le faisait résoudre. L’acrimonie du sel n’était plus sensible après la séparation de ses parties, et ne pouvait être raisonnablement attribuée à cet assemblage d’eau et de terre. S’il y avait quelque autre principe de cette acrimonie, il était disparu, aussi bien que celui des propriétés formelles et spécifiques, dont il ne demeurait rien de manifeste, ni dans la terre, ni dans l’eau, qui restaient seules apparentes en ces analyses extrêmes. Je n’ai pas été mieux instruit des principes des mixtes par la résolution des animaux, et celle des minéraux ne m’a pas été si facile. »

L’analyse chimique, telle que nos auteurs la pratiquaient, ne répondait donc pas d’une manière fort claire aux questions que l’expérience lui avait posées. Quelques savants, Duclos lui-même, Bertrand et les cartésiens, Ettmuller, Hartsœcker et

  1. Pages 6, 7 et 8
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