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les doctrines chimiques en france

Plus de quatorze mille plantes, comme nous l’avons dit ailleurs, travaillées de cette façon ne lui donnèrent que les mêmes produits, quelque différentes qu’elles fussent entre elles, et ne lui apprirent autre chose, sinon que ce travail ne pouvait conduire à la connaissance de l’intérieur des mixtes. Tout devenait égal par ces décompositions, ce n’était que des matériaux et des plâtras tout ensemble de bâtiments détruits, et il ne restait dans ces amas confus aucune marque des dispositions régulières qui avaient formé les différents bâtiments.

M. Lémery, dont nous empruntons cette comparaison, a proposé des réflexions sur ces anciennes et inutiles analyses. Il a une pensée, que nous avons déjà insinuée plusieurs fois dans le cours de nos histoires, que pour bien connaître les mixtes, il ne les faut pas tant décomposer mais seulement les résoudre en d’autrès mixtes moins mixtes qui seront des principes à leur égard. Les plus considérables de ces sortes de principes sont les parties salines et les parties grasses ou sulfureuses[1]. »

Les chimistes consciencieux se seraient-ils livrés à un travail inutile ? Les savants ont-ils pu, par suite d’une erreur de méthode, d’une conception métaphysique erronée, de traditions actuellement injustifiées, jeter leur science dans une impasse dont elle n’est sortie que péniblement ?

  1. ADS, Vol. i, p. 19 H. 51.