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les doctrines chimiques en france

Au reste, quand toutes les analyses qui ont été faites ne serviraient qu’à nous détromper de ces mêmes analyses et à nous indiquer ce qu’on doit penser, ce serait toujours là un avantage qui dédommagerait assez du temps et des soins qu’elles auraient coûtés. Mais ce qui contribue encore à justifier ce travail, c’est qu’en examinant le recueil de ce qui a été fait sur une longue suite de mixtes, on y trouve un grand nombre de faits curieux, dont on est redevable au projet des analyses et qui auront leur utilité dans la suite[1]. »

Quels étaient donc les résultats bienfaisants ou instructifs auxquels les savants avaient abouti après ces longues et déconcertantes analyses ? Tout d’abord, au point de vue pratique, ils avaient amassé une foule de connaissances spéciales qui satisfaisaient leur curiosité tout en faisant progresser l’art de la pharmacie. Pour mieux atteindre leur but nos chimistes s’étaient appliqués à perfectionner leurs instruments de laboratoire ; au lieu de demander comme autrefois au travailleur l’acquisition du tour de main spécial et individuel qui caractérise l’ouvrier habile, ils cherchaient à ce que chacun, à l’aide d’outils bien compris, puisse répéter avec succès leurs expériences leurs analyses. Quelques savants tels que Glauber[2] déclarèrent qu’ils avaient rendu de grands services à la science, en inventant des four-

  1. ADS, p. 19, p. 166.
  2. Les fourneaux philosophiques.