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essai sur la chimie expérimentale

leurs propres hérissons, composent de gros morceaux assez durs et de figures irrégulières, comme feraient les coques hérissées des châtaignes si on les pressait les unes contre les autres, qui composeraient des gros pelotons de figure irrégulière et qui tiendraient fort bien ensemble : ces pointes hérissées du mercure, par la longueur du temps qu’on les expose au feu, s’augmentant en nombre et en grandeur, s’entrelacent et se soutiennent si fort, que le mercure devient dur comme une pierre ; et comme ces pointes, qui rendent chaque grain du mercure hérissé, sont une matière sensible et pesante, le mercure, dans cet état, augmente de volume et pèse plus qu’il ne faisait avant que d’avoir été mis au feu et lorsqu’il était encore coulant[1]. »

Cette théorie de la calcination peut-elle se relier d’une manière quelconque avec la théorie de la combustion ? Lorsqu’un corps brûle, a dit Homberg, le soufre principe disparait, et le savant ne saurait en retrouver de trace ; lorsqu’un métal se calcine, au contraire, le soufre principe s’ajoute à lui pour augmenter son poids. Notre chimiste n’a jamais dit qu’il s’agissait, dans les deux cas, d’aspects différents d’un même phénomène, et, sauf qu’il fait intervenir toujours le « soufre principe », il ne découvre entre eux aucune analogie.

La lecture des « conjectures et réflexions sur la matière du feu et de la lumière », que Louis Lémery

  1. ADS, 1706, p. 262.