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essai sur la chimie expérimentale

nation ; son auteur, Jean Rey, dont les travaux passèrent inaperçus au moment de leur publication, est considéré actuellement comme un génial précurseur de notre chimie moderne ; il s’est, en effet, rencontré avec Lavoisier, dans l’affirmation catégorique que cette augmentation de poids est due à l’addition de particules aériennes à la substance, même du métal. Cette manière de voir nous paraît si naturelle que nous avons quelque peine à comprendre pourquoi elle n’a pas été immédiatement admise par tous. Un examen attentif de l’essai « sur la recherche de la cause pour laquelle l’étain et le plomb augmentent de poids quand on les calcine[1] » lèvera ce paradoxe apparent.

L’ouvrage de Jean Rey débute par quelques considérations sur la pesanteur qu’il nous faut d’abord reproduire[2]. « Je soutiens, dit-il, que la pesanteur est tellement jointe à la première matière des éléments qu’elle n’en peut être deprinse. Le poids que chaque portion d’icelle print au berceau, elle le portera jusques à son cercueil. En quelque lieu, sous quelle forme, à quel volume qu’elle soit réduite, elle a toujours un même poids. Mais ne présumant pas que nos dires aillent au point de ceux de Pythagore, qu’il suffise de les avoir avan-

  1. ire édition, 1630. Nous citons d’après l’édition de 1777.
  2. En partie à cause de l’importance, à notre avis exagérée, que tous les historiens de la chimie ont accordée à cette manière de voir qu’ils croyaient nouvelle uniquement parce que l’auteur la déclarait telle, page 23.
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