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les doctrines chimiques en france

l’autorité de Copernic ne lui en imposait aucunement ».

De même, au moment du triomphe des trois principes de Paracelse ou des atomes de Gassendi, Jean Rey est partisan en chimie, comme en cosmologie, de la théorie des quatre éléments que personne ne soutenait plus ; s’il refuse d’admettre la légèreté absolue du feu, il admet sa légèreté relative et le considère, ainsi que l’air, l’eau et la terre, aussi bien comme un constituant des « mixtes » que comme un constituant du monde.

Ayant ainsi déblayé le terrain, Rey peut répondre formellement à la question qui lui a été posée : « Pourquoi l’étain et le plomb augmentent de poids quand on les calcine. » « À cette demande, dit-il, appuyé sur les fondements déjà posés, je réponds et soutiens glorieusement que ce surcroit de poids vient de l’air, qui, dans le vase a été épaissi, appesanti, et rendu aucunement adhésif, par la véhémente et longuement continue chaleur du fourneau ; lequel air se mêle avec la chaux (à ce aydant l’agitation fréquente) et s’attache à ses plus menues parties : non autrement que l’eau s’appesantit le sable qui s’agite dans icelle, par l’amoitir et adhiérer au moindre de ses grains<refPage 64.</ref>. »

Pour établir sa thèse, Rey tente de réfuter les opinions de tous ceux qui ont pensé autrement que lui ; il s’attaque à chaque théorie qui a été proposée