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les doctrines chimiques en france

l’on peut, ce semble, répondre que la chaux d’étain devient plus pesante, parce qu’elle attire une grande quantité de vapeurs, parmi lesquelles sont mêlées plusieurs petites parties de terre qui augmentent son poids : quoiqu’il soit difficile qu’elle en attire autant ou davantage que ce qu’elle en perd par la force du feu, ce qui arrive semblablement à ce qu’on dit, à la chaux de l’antimoine et plusieurs autres métaux calcinés… et s’il arrive que quelque chaux se trouve beaucoup plus légère, il en faut rapporter la cause à la trop grande quantité de vapeurs qui sont sorties du corps calciné, comme l’on expérimente dans les plantes et dans les animaux.

Mais cette raison ne me satisfait pas, c’est pourquoi je préfère celle du dit Rey à toutes les autres, quoique l’on puisse proposer plusieurs difficultés contre elle, dont il en a résolu une bonne partie. »

La théorie de Jean Rey que nous venons d’exposer prétend-elle, comme celle de Lavoisier, servir de base à une théorie générale de la combustion ? ou bien n’est-elle que l’explication d’un fait particulier curieux ? Il y aurait quelque difficulté à vouloir résoudre cette question qui vient naturellement à l’esprit, car au xviie siècle, nous devons encore le rappeler, le concept même de combustion manquait absolument de netteté… Rey demande bien en effet « pourquoi toute autre chaux ou cendre n’augmente pas de poids », mais sa réponse n’est visiblement qu’une riposte à des adversaires éventuels, et manque