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essai sur la chimie expérimentale

longues analyses organiques qui, nous le savons déjà, tenaient, par l’effet de l’habitude et sans apporter aucun résultat nouveau, une très grande place dans les recherches des chimistes, afin d’envisager uniquement les travaux qui, d’une manière ou de l’autre, ont contribué à faire progresser la chimie.

Parmi les découvertes, qui eurent alors le plus de retentissement, il nous faut tout d’abord signaler celle du phosphore, qui produisit, même en dehors des laboratoires, une stupéfaction profonde ; ce corps extraordinaire qui luit dans l’obscurité avait été isolé tout d’abord par un chercheur de la pierre philosophale Brand, qui l’obtint en travaillant sur l’urine et qui refusa de communiquer son secret à qui que ce soit. Mais cela suffisait pour exciter la curiosité des savants. Le célèbre Kunckell retrouva la marche à suivre pour obtenir le phosphore, et la publia, parce qu’il ne voulait pas faire de la chimie un mystère[1]

Bientôt les chercheurs de tout ordre voulurent connaître cette remarquable substance ; Homberg en fit pour l’Académie des sciences une étude approfondie[2] ; il étudia tout d’abord sa luminosité et sa flamme ; puis les brûlures que ce phosphore occasionne sur le corps humain ; puis la manière dont il brûle et dont il communique le feu aux différents

  1. Voir Hoefer : Histoire de la Chimie, l’histoire détaillée de cette découverte.
  2. ADS, 1666, T 1, p. 222. T 2, p. 83, 112, 129, 175. T 10, p. 57, 75, 307, 455. – 1710, H 54, 1711, M 39 et 234.