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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

mistes sont les mêmes ; pour établir leurs principes ces divers savants ont fait usage de la méthode expérimentale ; si donc, leurs doctrines hétérogènes sont contradictoires en apparence, nous ne les déclarerons pas pour cela incompatibles. Partis, il est vrai, du même point mais marchant sur des routes différentes et poursuivant des buts différents, les travaux de ces chercheurs ne sauraient aboutir au même résultat, et nous serions naïfs de nous en étonner.

Cet essai de conciliation d’opinions intransigeantes et rivales nous montre que les savants du xviie siècle n’étaient pas, comme on l’a prétendu souvent, les esclaves d’une tradition définitivement fixée, et qu’ils discutaient très librement les opinions qui leur étaient présentées comme assurées. Béguin nous dira pourtant que c’est faute d’avoir pénétré la signification des principes que Ramus et bien d’autres ont attaqué la philosophie péripatéticienne dont la médecine, la chimie et la physique se réclamaient également et qui renfermerait d’après eux des illogismes et des contradictions. Un examen plus approfondi de ce problème dévoile pourtant que les médecins, les physiciens et les chimistes peuvent à juste titre se réclamer de la grande autorité d’Aristote.

Revenons aux principes chimiques et demandons à la Nature de bien vouloir les découvrir à nos regards ; que sont-ils et combien sont ils ? « Maintenant, dit Béguin, pour savoir le nombre de tels principes en chaque corps, puisque la seule expé-