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triomphe et éparpillement des philosophies

grand nombre de petits atomes insécables, indéformables et parfaitement durs, tous d’une même substance, celle du second élément, ressemblant étrangement à la matière que nous connaissons, tout au moins par ses propriétés mécaniques… Qu’en résultera-t-il en ce qui concerne la théorie chimique ? Tout d’abord cette conséquence : que chacun de ces atomes étant immuable, il subsistera perpétuellement sans jamais se modifier ! Puis, comme corollaire que les figures de ces atomes étant variées suivant les matières considérées, la transmutation des corps les uns dans les autres est une impossibilité absolue[1].

« L’eau, nous dit-on, ne change jamais en air ou en sel, ni l’air, ni le sel en quelque autre corps ; mais tous ces corps demeurent toujours constamment les mêmes, et ils ne sont pas d’une autre nature aujourd’hui qu’ils étaient dans le temps le plus reculé, et qu’ils seront dans tous les siècles à venir, ce qui devrait pourtant arriver si les corps insensibles pouvaient se briser par le mouvement[2] ; enfin, il résulte encore de l’hypothèse, que la quantité des particules de chaque forme, ou si vous préférez la quantité de chaque corps simple chimiquement défini, est incapable de varier[3]. »

Cela est nettement opposé à la doctrine de l’unité

  1. M. T.
  2. MT. Où l’éternité du monde est supposée au moins comme hypothèse philosophique.
  3. Cours de physique, p. 2.