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triomphe et éparpillement des philosophies

Telle est l’opinion du savant lorsqu’il expose la philosophie de la chimie. Comment l’appliquera-t-il ou la modifiera-t-il, quand il viendra à l’examen d’un fait spécial, à l’analyse d’un corps mixte, d’un sel par exemple ?

Après avoir critiqué la célèbre théorie qui faisait de l’opposition entre l’acide et l’alcali, l’origine de tout mouvement, de tout corps naturel, et par suite de toute propriété chimique, Hoffmann ajoute ce qui suit : « Quoiqu’il ne soit pas possible de mettre ces deux sels au nombre des éléments, qui sont, non pas les concrétions premières et les plus simples du, corps, mais encore les premiers des corpuscules qui sont encore plus simples, il faut pourtant convenir que la doctrine de ces sels a jeté de grandes lumières sur les matières de chimie et de physique, et que c’est par elle que l’on a découvert et expliqué, beaucoup plus heureusement, le fondement des diverses opérations de chimie, et la manière de composer les médicaments qui jusqu’alors avait été fort embrouillée et presque inconnue. À la vérité, l’entendement est pleinement satisfait des explications dans lesquelles on démontre la production des effets, par des affections premières et radicales de la matière, je veux dire par la grandeur, la figure et le mouvement ; mais il ne faut pour cela rejeter celle où l’on rend compte des effets particuliers qui sont plus évidents et à la portée des sens, comme la pesanteur, la fermentation, le soufre, l’acide, l’alcali, l’élasti-