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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

spécifiques ; mais avant que d’aborder l’étude de chacun d’eux, Clave énumère les propriétés communes qui les caractérisent tous : « Nous soutenons que ces substances homogènes, éléments, principes ou corps simples sont incorruptibles et ne se peuvent convertir entre eux contre l’opinion d’Aristote ; et que quoi qu’il dise que la nature se serve des raréfractions et condensations qu’il dit être la cause de la conversion des éléments entre eux, cela ne fait rien contre nous, vu que la substance ne se change jamais : d’ailleurs les résolutions des mixtes sont si manifestes qu’on ne peut les nier. Mais nos principes ou éléments sont corps complets et toutefois simples par l’union desquels, se font divers mixtes selon les diverses compositions[1]. »

Remarquons en passant que cette définition du corps simple est étrangement moderne, que le chimiste d’aujourd’hui ne trouverait rien à y changer, bien que l’expérience le force à admettre un plus grand nombre d’éléments qu’Étienne de Clave l’avait prévu. Les principes de la chimie que nous le voyons développer restent strictement dans le domaine de cette science et ne se rattachent plus, comme chez Davidson, à un système métaphysique englobant la totalité de l’univers. Mais aussi il ne réduit pas leur connaissance, comme l’avait fait Béguin, à une valeur purement technique et pratique, et il écoutera les

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