Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

l’ammoniac qu’il sait fabriquer par la distillation des urines en présence du sel de tartre. « Dès que la matière commencera à s’échauffer, dit-il, les sels agiront l’un dans l’autre, et la partie du sel marin (Hcl), qui se trouvait dans le sel ammoniac, se joindra avec le sel de tartre (KOH) et, comme ils sont tous deux fixes, ils demeureront au fond de la cucurbite ; et les esprits volatils, urineux et fuligineux se détacheront de leurs liens et monteront par l’alambic dans le récipient ![1] »

L’étude détaillée des préparations organiques nous entraînerait certainement trop loin ; cette partie de la science était d’ailleurs trop peu précise pour que Glaser ait pu apprendre là autre chose que des connaissances pratiques ; elle était de nature à troubler plutôt qu’à éclaircir l’ensemble de la chimie, puisqu’elle s’accordait avec n’importe quelle théorie, et admettait, restant dans le vague, n’importe quelle interprétation.


I. — Le « cours de chimie » publié par Jacques Thibaut est encore plus éloigné que celui de Glaser de toute spéculation théorique ; on chercherait vainement dans ce livre quels sont les principes philosophiques que nous devons placer à la base de la science chimique ; l’auteur n’essaye pas de relier la cosmologie générale à ces recherches particulières ; il ne nous parle ni des quatre éléments péripatéti-

  1. Page 216.