Page:Meulan - Une famille.djvu/24

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l’autre sans savoir ce que c’était que la bonté ou la méchanceté. La seule disposition un peu marquante qu’on pût observer en elle, était une extrême complaisance pour tout ce qui tenait, de manière ou d’autre, quelque rang dans la société. Elle alla s’asseoir auprès de Césarine, qui était la nouvelle venue, et avec qui par conséquent elle était pressée de faire connaissance, et loua avec une sorte d’enthousiasme le ruban de son chapeau, qui était placé près d’elle. Comme Césarine avait acheté ce ruban contre la vis de Mme de Balicourt, qui ne l’avait pas trouvé joli, que Clémence n’avait pas dit ce qu’elle en pensait, et que Casimir avait prétendu qu’il ressemblait à une soupe aux herbes, Césarine, enchantée de l’approbation de Flore, jugea qu’elle avait plus de goût que tous les autres, se plaignit à elle avec vivacité de l’injustice qu’on avait faite à son ruban, ainsi que de beaucoup d’autres choses fâcheuses du même genre qu’elle avait déjà éprouvées, et la prit dès ce moment en très-grande amitié. Il était tard, on laissa les voyageurs se reposer. Césarine, en entrant dans la chambre qu’elle devait occuper avec Mlle Dubois, aurait