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La Chymie

ſtiller. L’humidité ſuperfluë eſtant diſſipée, il ne reſte plus que l’humidité radicale, qui n’en ſort qu’avec difficulté : c’eſt pourquoy il faut un grand feu, & violent, qui neantmoins ſoit par degrez, de peur de caſſer les vaiſſeaux.

Vous prendrez deux Cornuës ou Retortes, dans l’une deſquelles vous mettrez ce que vous voudrez diſtiller, ſoit Sel decrepité, Vitriol calciné, Salpetre, Alun, ou autre choſe. Vous la remplirez juſques à la moitié, ou pour le plus juſques aux deux tiers, & y adapterez une autre Cornuë, en ſorte que celle qui contient la matiere entre dans celle qui ſert de Recipient ; il faut que celle qui reçoit ſoit de beaucoup plus grande que celle qui contient, afin que les eſprits ayent le moyen de circuler. Pour la diſtillation des Eaux fortes, on ſe ſert pour Recipient d’un grand Matras à col court, autrement appellé Ballon. Il faut bien luter les deux vaiſſeaux enſemble, & donner le feu par degrez, tant & ſi fort que requiert la matiere que l’on veut diſtiller. Au défaut d’un Fourneau, l’on peut faire le