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auteur, Zerdurst, fils de Behram, et qui paraissent avoir été composés vers la fin du 16e siècle, quoique l’annaliste poete. en se nommant dans le dernier chapitre du Zerdust-Namah, certifie qu’il écrit l’an 647 d’Iezdedgerd, c’est-à-dire l’an 1276 de notre ère. Selon ces ouvrages, Zoroastre descendait du sang des rois de Perse et comptait parmi ses aïeux le célèbre Féridoun. Porochasp était le nom de son père. Dogdo ou Dogdhu, sa mère, étant déjà avancée dans sa grossesse, fut épouvantée sur la destinée de son fils par un songe aussi effrayant que compliqué. Le devin auquel elle alla confier sa frayeur la rassura sur l’avenir et lui prédit la haute mission et la gloire de Zoroastre. Trois mois après paraît l’enfant destiné à répandre sur la terre le culte des Amchapands : son entrée dans le monde ne coûte ni larmes ni douleurs à sa mère ; la chambre tout entière est illuminée d’une clarté symbolique ; les artères de sa tête battent avec tant de force qu’elles soulèvent la main appuyée sur son front ; enfin le sourire brille sur ses lèvres, et cette circonstance si rare, rapportée par Pline (liv. vii, chap. 16) et par Solin (chap. i), est regardée comme le pronostic de la science la plus vaste et la plus profonde. Aussi déjà les magiciens ennemis du vrai culte tremblent à la nouvelle de cette naissance miraculeuse. Ils ont bientôt résolu de faire périr l’enfant redoutable ; et dès lors ils ne s’occupent plus que de lui dresser des embûches. Mais Ormuzd protége la faiblesse du prophète au berceau. En vain Douranseroun, chef de la coalition, s’apprète à faire tomber le glaive sur son jeune ennemi ; en vain des esclaves le placent au milieu d’un désert sur un bûcher ; en


vain on l’expose successivement sur la route étroite que suivent les bœufs et les chevaux ou dans l’antre des loups, dont on a tué les petits : la main qui tient le sabre levé se sèche, les flammes ne produisent que la sensation d’une douce chaleur : un taureau, une jument, une louve défendent successivement Zoroastre ; deux brebis descendent des montagnes pour lui présenter leurs mamelles. Retrouvé au bout de quelques jours par sa mère, il est confié par Porochasp à un vieillard, dont les soins le garantissent jusqu’à sept ans du contact d’Ahriman et des attaques des magiciens. Ceux-ci d’ailleurs étaient découragés par le peu de succès de leurs tentatives, et l’un des plus habiles d’entre eux, Tourberatorch, leur avait déclaré l’inutilité de leurs efforts, et prédit la victoire que Zoroastre et Ormuzd remporteraient sur eux. On peut donc être étonné de voir dans la suite reparaître sur la scène et les magiciens et Tourberatorch lui-même avec le cortége ordinaire des maléfices et des enchantements. Telles furent les attaques auxquelles, depuis l’âge de sept ans jusqu’à celui de quinze, il fut constamment en butte. Une piété et une sagesse surnaturelles purent seules empêcher de tomber dans les piéges qui lui étaient tendus. Sa générosité et sa bienfaisance n’étaient pas moins remarquables : il prodiguait les consolations et les secours, arrangeait les affaires de quiconque s’adressait à lui, distribuait ses habits et ses biens et acquérait ainsi une grande célébrité parmi les peuples de l’Aderbaïdjan. A l’âge de trente ans, il se sentit attiré vers l’Iran (Zerdust-Namah, chap. 16), mais il ne fit qu’y passer et ne chercha point à y répandre de doctrine nouvelle : il


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