Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 52.djvu/453

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ZOR bientôt place à un autre genre d’étonnement lorsque Zoroastre, interroge’ successivement par les sages sur tontes les sciences, répond à toutes les questions avec la plus grande facilité, et développe sur toute espèce de sujrl une érudition dont aucun d’entre eux n’a d’idée. Le prince, charme’, lui donne un logem«nt magnifique près de son palais , et pendant deux jours encore le nouveau-Tcnu dispute avec les sages qui vainement épuisent leur science pour l’embarrasser. Quelques jours après , i présente le Zend-Avesta au roi , lui annonce sa mission, et lui ordonne d’embrasser la vraie loi de ce Dieu qui a fait les sept cieux , la terre et les astres , qui lui a donné la couronne et la vie , et qui offre aux hommes fidèles adorateurs de sa ])uissance une gloire immortelle a{>rès la mort. Ni le magnitique langage du prophète, ni même la lecture du Ziiid-Avesta ne persuadent le monarque qui demande du temps et des miracles pour croire. Zoroaslre se fait arroser d’airain fondu , et porte des flammes à la main sans être brûlé : il plante près du palais un cyprès qui en quelques jours devient si gros que dix longues cordes peuvent à peine l’entourer : il dre-^se ensuite une grande salle sur les branches les plus élevées. Gustasp , frappé de ces prodiges , embrasse sa loi et se fait expliquer tous les jours le Zend. Le triomphe de Zoroaslre n’était pourtant pas encore assuré. Ses ennemis et ses envieux gagnent son serviteur, et vont cacher dans son appartement du sang , des ongles, des os de cadavres , et autres objets réputés impurs par l’ancienne comme par la nouvelle loi ; puis , l’ayant accusé de sortilèges auprès du roi , ils engagent ce dernier à aller visiter ZOR 437 par ses yeux la demeure du prophète. A la vue des ongles, du sang et des immondices qui semblent préparés pour des enchantements , le nouveau converti jette le Zend qu’il tient encore à la main , et sans vouloir entendre la justification de Zoroastre , il ordonne de le renfermer érroitement. Cette détention durait depuis sept jours , lorsqu’un événement singulier fit éclater l’innocence de Zoroastre. Le cheval favori de Gustasp fut atteint d’une paralysie, ou, comme le disent les légendes, d’une maladie qui avait fait rentrer ses jambes dans son ventre. Aucun des sages ou des médecins ne connaissait de remède à ce mal ; et, après mille elforts infructueux, on désespérait de sauver l’animal , lorsque Zoroastre, averti de ce qui se passait , demanda à paraître devant le roi , promettant de guérir son cheval , et de dissiper son chagrin. 11 y réussit eu etîét, et cela à la vue de foute la cour, que le bruit du miracle attirait autour de lui. Mais à chaque jambe qu’il faisait paraître hors du ventre de l’animal, il imposait à Gustasp une nouvelle condition, que ce piiuce n’avait, garde de lui refuser. C’est ainsi que successivement le roi, Esfendiar, son fils aîné et son héritier prc’soni] tif , enfin la reine et toute la maison royale adoptèrent la loi d’Ormuzd, et jurèrent de croire au Zend-Avesta. Il ne restait plus que la quatrième jambe à guérir quand Zoroastre demanda que l’on appelât le serviteur qui s’était laissé séduire par ses ennemis. Cet homme, ayant reçu l’assurance de sa grâce , dévoila le mystère, et prouva ainsi au roi l’innocence du prophète , qui fut réintégré dans sa maison , et redevint le favori de Gustasp. Aussi zélé pour la propagation