Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 52.djvu/455

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ZOR encore avec une autorité presque souveraine, et résistent à toutes les innovations. L’arrivée de Gustasp change tout dans cette contrée ; et des atechgâhs s’élèvent de toutes parts comme par enchantement. Mais tandis que le royal prosélyte convertit ainsi les provinces, sa capitale , sans défense, est subitement saccagée et incendiée par Ardjasp. L’atechgâh central devient la proie de la destruction ; et Lohrasp , père du souverain, meurt les armes à la main, et hors du couvent où la dévotion le tieut confiné depuis le jour où il a abdiqué en faveur de son fils Gustasp. Lui-même est battu, peu après , par l’armée touranienne , et se réfugie sur une montagne près de Komech. Encore voit - il bientôt son refuge investi par les forces de son ennemi, et n’a-t il de ressources que dans la valeur d’Isfendiar. Modèle de générosité comme de bravoure , à peine ce jeune héros a vu briser ses chaînes qu’il attaque l’antagoniste de son père , venge sur lui la mort de son aïeul , et contraint les troupes de Touran à rentrer dans leur pays. Mais déjà Zoroaslre n’est plus au nombre des vivants ; et soit qu’il ait péri avec les victimes d’ Ardjasp, au sac de Baikh, soit qu’il ait rendu paisiblement le dernier soupir dans son lit, il fait partie des esprits bienheureux qui siègent autour du trône d’Ormuzd. Telle est en substance la relation des seuls ouvrages orientaux que l’on puisse considérer comme retraçant la vie ou une époque de la vie de Zoroaslre. On sent que nous avons dû la dégager des nombreuses inutilités et des absurdités dont le poète n’a pas manqué de la charger. Au reste, il serait encore facile, pourvu que Ton voulut mettre à contribution les autres auteurs asia-ZOR 439 tiques et les fables desParsis , d’ajouter aux prodiges qu’ils racontent sur le réformateur chéri de Gustasp. Mais ces historiettes , dont on pourrait remplir des volumes , ne jetteraient aucune lumière sur les points qui seuls peuvent être utiles aux recherches des historiens. On a dû remarquer dans l’analyse que nous venons d’offrir l’absence presque complète de dates et d’indications géographiques , la nullité des renseignements sur les dogmes et la morale de Zoroaslre, le défaut de précision de tous lesdétuils, enfin l’audace des exagérations. Comment , après avoir vu quatre-vingt mille brahmes ou chefs indiens se rendre ensemble en Iran , pour être témoins d’une controverse religieuse, croire même aux choses vraisemblables certifiées par le même narrateur ? Comment ne pas révoquer en doute jusqu’à la réalité de cette guerre avec le prince de Touran et l’incendie de Balkh ? Essayons cependant de poser , d’après ce récit, les points capitaux de l’histoire contemporaine. Relativement à Zoroastre, des voyages , un long séjour sur des monts solitaires , des miracles à la cour d’un roi puissant, enfin l’établissement ou le rajeunissement du culte d’Ormuzd ; relativement aux faits eux-mêmes ou aux personnages en contact avec le prophète , Gustasp avec Lohrasp , Isfendiar, Bahman, Ardjasp, Tchengrenghatcha , une guerre ou plutôt deux guerres avec le roi de Touran , des expéditions vers l’Inde ou l’Iran oriental , tels sont les faits qui semblent résulter de tout ce qui a été exposé cidesMis. Sont-ils tous admissibles ?

Il est certain que lors même 

que nous aurions obtenu la réponse à cette question , il en resterait encore bien d’autres à faire. Mais il y en