Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 52.djvu/460

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444 ZOR Félix , Octav. xxvi j et Ammien Marcellin, liv. xxiii , parle formellement des rommunications de Gustas ]) qu’il nomme Hysta^pc avec les brahmes de l’Hindoiistan. Remarquons en passant que dans cette col-Jection des livres des mages il est souvent question de faits et de personnages historiques , et que cependant jamais on n’y traite d’évcnements, jamais on n y nomme de prince ou de lieros postérieur au cinquième siècle avant Jësus-Christ. Les renseignements géographiques sont aussi des preuves irréfragables d’une hacjte antiquité : car si d’une part on n’y trouve en ce genre rien qui fixe décidément l’époque à laquelle vivait l’auteur, du moins est-il évident que les descriptions^ ainsi que les noms de lieux, de villes, de provinces, ne peuvent avoir aucun rapport avec la géographie moderne de cette contrée de l’Asie qui s’étend de l’Euphrate aux Bouches du Sindh. En vain l’on s’armerait , pour nous combattre, de la note diplomatique signifiée par Gustasp et son prophète au roi de Touran , et par laquel’e ils lui demandent le roy=iume de Tchin ( la Chine). Il est clair qu’ici Fauteur oriental a usé largement, et en poèie qui ne craint point d’être chicané par ses lecteurs, du droit commode d’anachronisme. Son royaume de Tchin peut faire pendant au divan que quelques pages plus haut il doncaità Gustasp. Mais comme ni l’une ni l’autre de ces absurdités ne se trouvent enchâssées dans le Zend , quoique plus d’un Guèbre soit de force à les répéter, il est impossible d’infirmer par là aucune des conséquences que nous tirons en faveur du recueil sacré. Vainement aussi on croirait pouvoir tirer un argument de la mesure prise par Artaxare I^r. , au ZOR commencement de son règne, pour^ fusion des sectes nombreuses qu’avait enfantées le zoroastérisme. On sait , en eifet , que le fondateur de la dynastie sassanide, a près avoir soustrait l’empire aux faibles descendansd’Arsace, et créé une nouvelle monarchie perse , voulut aussi rendre à la religion de Zoroastre tout l’éclat dont elle avait brillé pendant les siècles qui suivirent sa naissance , et que, regardant un concile général comme le moyen le plus sûr de réconcilier les soixante-dix sectes zoroastériennes, il rassembla autour de lui quatre-vingt mille mages que des épurations successives réduisirent à sept, et qui enfin convinrent de s’en rapporter à leur jeune collègue Erdaviraph. Ce dernier remplit trois coupes d’un vin soporifique , les but et ensuite tomba dans un sommeil profond pendant lequel il fut transporté dans les cieux , et eut une longue conversation avec Ormuzd sur tous les points contestés du Zend-Avesta et du magisme. Réveillé au bout de sept jours, il raconta sa vision ; et dès-lors toutes ses décisions devinrent la base de la Coi des Perses. Or ne pourrait-on pas soupçonner que le Zeud lui-même a été fabriqué [)ar Erdaviraph, afin de mieux assurer sa domination sur les consciences ? Ce soupçon s’évanouira de lui-même si l’on songe que les soixante-dix sectes, unanimes dans l’adoration d’Ormuzd, ne dilléraient que sur l’interprétation des livres saints , et que par conséquent ces livres saints existaient antérieurement aux querelles des sectaires. Mais les livres n’auraient-ils pas été perdus et ensuite remplacés par un ouvrage d’Erdaviraph ? Nous répondons qu’il est impossible que le Zend-Avesta ait été ainsi perdu dans un pays où tout le monde le révérait également, et j