Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 52.djvu/464

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

44B ZOR rëclalrcissement de celle que nous examinons : et quand enfin on prouverait que llom s’est nomme Zoroastre , il est évident que ce n’est point du noire qu’il s’agirait. Quant aux passages des anciens sur îles Zoroastres de Parapliylie, de Proconèse , etc. , il est cviclent que ces auteuis étaient abuses par des litres d’ouvrages pseudonymes. L’immense réputation de Zoroastre dans tout l’Orient, réputation qui s’est soutenue jusqu’à nos jours, et qui est telle que les musulmans , jadis destructeurs et encore aujourd’hui ennemis de son culte, lui donnent répillièted’£Z Hakim , c’est-à-dire le Sage, engagea un nombre infini de faussaires à mettre sous son nom des écrits apocryphes ; et quelques-uns, sans doute, croyant lenom seul capable d’imposer aux lecteurs , sans même qu’d y eût identité de personnes , créèrent des Zoroastres de tout pays. Au reste , telle n’est pas l’origine de ceux (jue l’on nomme Zoroasire de Chaldée , Zoroastre de Perse : car ici l’on ne peut guère voir qu’une erreur qui prend sa source dans les voyages et les diverses résidences du législateur. C’est donc avec raison que cette fois on se décidera pour la tradition orientale , en réduisant à un le nombre des Zoroastres. 11 reste maintenant à déterminer en quel pays il prit naissance. On ne peut nier que ce ne soit dans une des provinces situées au-delà d’Euplirate, la JMédie, la Perse ou la Baclriane. Mais on voitquelesauleurs qui ont parlé deZoroastre comme d’un persan ont songé non pas à la Perse proprement dite, autrefois Perside , aujourd’hui Fars ou Farsislan , mais au vaste empire l’onde [lar Cyriis et étendu par Darius ! «»’., des bords de IMiàdus aux côte» de rikllespont et de la mer ZOR Egée. L’incertitude ne porte donc que sur la Médie et la Bactriane. Comme incontestablement ce fut dans cette dernière contrée q«ie Zoroastre remplit sa mission , beaucoup de savants inclinent à croire qu’il y naquit. Mais si l’on rédéchit que longtemps la Bactriane et la IVlédie formèrent un même corps politique, sans pourtant s’être encore fondues dans l’empire gigantesque qui depuis engloba la Clialdee, l’Assyrie , l’Asie muieure et l’Egypte , on verra qu’il revient au même de faire naître le réformateur en Médie. Or, c’est ce que disent unanimement lesOiientaux, qui luJassignentpourpatrierAderbaïdjan ou ancienne A tropatène, si remarquable par ses sources de naphte, sou sol chargé de matières résineuses et le bitume qui flotte à la surface de ses lacs , et dont la combustion spontanée développe souvent , au milieu d’une nuit obscure, des flammes brillantes. On peut donc sans inconvénient se ranger à leur opinion ; et même , s’il faut choisir parmi les villes qui revendiquent l’honneur d’avoir donné le jour au législateur du royaume, on peut, avec l’immense majorité de ces mêmes Orientaux , l’accorder à Ourmyagh , cilé assez considérable , située sur un lac du même nom. Reste la dernière question , et celle de toutes qui présente les plus graves ddïieuites : quand vécut Zoroastre ?

Ici les anciens et les modernes 

se divisent à l’envi. Les écrivains mahométans , les hindous , les mobeds. s’accordent tous à placer l’ère de Zoroastre sous Gustasp. Mais quel est ce Gustasp ? Sans doute aux yeux de quiconque est habitué aux transformations des syllabes et aux apparences multiformes qui se plaisent à revêtir les mêmes mots en passant d’une bouche à une autre, Gus-I