Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 52.djvu/468

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

452 ZOR core on dit les Arsacides ou les Arsaces. D’ailleurs, et celle raison est përemptoire , le nom de Guslasp se trouve dans la liste des rois de Perse selon les Orientaux , et quelque fautive , quelque défectueuse que soit cette liste , il nous semble qu’on peut aisément la ramener à celle que donnent les Grecs. C’est ce que Texplication suivante rendra indubitable. En effet, selon l’opinion la plus reçue chez les Orientaux , deux cent soixante-huit ans séparent l’avénemcnt de Gustasp de la conquête totale de la Perse , par Alexandre ; or , les Grecs ne comptent que deux cent six ans d’intervalle entre ces deux événements. La cause de cette différence est un double emploi de soixante-deux ans , double emploi occasionné par la réunion des deux Artaxerces en un seul personnage. Il résulte de là, qu’écrivant long-temps après les événements au milieu d’un pays dénué de bonnes traditions et sans livres, sans documents quelconques, ceux qui s’imaginèrent de refaire sous les khalifes l’histoire ancienne de la Perse, ne purent réunir que quelques noms : ces noms sont justement ceux qu’il a été impossible d’oublier, Hyslaspe ou Gustasp, en quelque sorte fondateur de la monarchie , Darius ou Darab, qui en est dépossédé par Iskander ^ et Artaxerce ou Ardechir. Deux princes de ce nom avaient occupé le trône, l’un quarante-un ans, l’autre quarante-six , et avaient dû laisser de profonds souvenirs. Quant à la reine Homaï , nous ne savons où les mahométans ont pu trouver mention de cette princesse dont ne parle aucun historien grec. A présent que Ton réunisse d’une part les années des deux Artaxerces avec celles de Xercès II , de Sogdien et de Darius Ochus , qui ZOR séparent le premier du second , et de l’autre celles d’Ochus, d’Arsès et de Darius Codoman , on aura ici trente-trois, là cent quinze ans, total cent quarante- huit. Or, les cent douze années du règne d’Ardechir-Bahman , jointes à trente-six que donnent ensemble les règnes d’Homaï et de Darab , composent aussi un laps de temps de cent quarante-huit ans. Reste le commencement de la dynastie représenté par un seul prince , Ke-Gustasp , et par cent vingt années. Ce chiffre se trouve à peu de chose près le résultat des règnes amoncelés de Darius I^r. ( 3^ ans ), de Xercès I«^. ( 21 ), d’Artaxerce 1er. ( /j^j ^ ^ç. Xercès II ( 2 ) , de Sogdien ( 7 ) , et de Darius Ochus (19). Il est donc évident que les quatre derniers règnes sont comptés deux fois et compris d’abord dans le règne de Gustasp , ensuite dans celui d’Ardechir-Bahman ; et l’erreur a dû être d’autant plus facile pour des historiens sans instruction et sans critique, qu’ils partaient de deux faits à-peu-près incontestables, ainsi exprimés : 1°. de Ke-Gustasp à Ardechir ( Artaxerce 11 ) il y a 129 ans ( en réalité 1 20 ) j 20. d’Ardechir ( ici c’était Artaxerce I^r. ) à la mort de Darab il y en a 14B. Ceci posé , on peut demander sous lequel des six rois représentés par le nom de Guslasp vécut Zoroaslre. Tout semble indiquerDarius I^r. , qui effectivement eut des guerres aux extrémités orientales et occidentales de son royaume, et que l’histoire grecque , écrite cette fois par des contemporains, nous montre tantôt remettant sous le joug les Babyloniens révoltés , franchissant le Danube pour conquérir les plaines glacées de la Scythie^ assujétissant les villes de l’Ionie, et tombant sur I