Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 52.djvu/479

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ZOR et l’espèce d’église ou société mystique que forment les Mazdeianiens , iidèles disciples des successeurs de Zoroastre, n’est que l’ombre et le reflet de la société politique bien plus réelle , et où le roi commande avec toute l’autorité d’un maître absolu , mais en se reconnaissant soumis à une loi unique et sacrée , qui a tout prévu comme la Providence , et qui comme elle se déclare compétente pour tout régir. — Les anciens attribuaient à Zoroastre un grand nombre d’ouvrages qui certainement étaient apocryphes. Tels sont entre antres ces traités sur les pierres, sur les plantes , sur l’art divinatoire , cités par Pline. Tel est V yiiar Delikarder , ou livre des Mages , que lui attribuent lesParsis {V. Placcius^ Theatrum anonymorum ^ tom. I, ch. 6, no. 19,98 ). Tel est aussi le livre des dogmes de la théologie chaldéenne, avec une exposition de celle des Perses et des Grecs , manuscrit qui se trouvait à la bibliothèque de Pic de la Mirandole, et qui fut perdu à sa mort. On doit peu regretter cette compilation d’un faussaire maladroit , si comme l’écrit Heurn à IMarsile Ficin ( Philosoph, Barbar.j comm. du livre 11, p. laS), le style en était inintelligible pour Pic de la Mirandole lui même. 11 ne faut pas tout-cWait reléguer dans cette classe la courte mais célèbre collection dite Oracles magiques^ en grec Aôyta Y-yr^juA. Cet opuscule imprimé séparément, d’abord en grec, et avec des scholies dans la même langue ( sous le titre de May. Aôy. r&iv «ttô Zwpoâo-rpou ^aâywv )_, Paris, Tilet^ i538,in-4°., en grec, i564, iu-B^.^ traduit en latin , par Jacq. Marthanus, médecin à Paris, et publié avec un commentaire, Paris , i53g, in- 4". y ibid. , 1 558, donné de nouveau ZOR 463 par Frédéric Morel ( Zoroaslris seu J^agorum gui à Zoroastre prodierunt oracula heroica ), Paris, 1 SgS, 1 597 , in-4*’. , avec une traduction en vers latins , et par le savant Patrizi ( Magia philosophica , h. e. Fr, Patricii Zoroaster et ejus ’610 oracula Chaldaica), Hambourg, iSgS , in-i6, et Venise , même année , in-fol. y avec un Traité sur les universaux, a été inséré depuis à la suite des Oracles des sibylles, Baie , Opsop. , iSgg, in-S». , et 1607^ in-8". , dans V Histoire latine de la philosophie , par Stanley , dans la Philosophia harharorum de Heurn , enfin dans le Trinus Magicus de César Longin , i63o , in-i6. Les éditions d’Opsopa3us,Bâle, sont principalement remarquables en ce qu’elles contiennent les commentaires de Pscllus et de Gemiste Plethon sur les Oracles. Ceux-ci avaient déjà paru séparément , Paris, i542. Tant de travaux sur un livre de quelques pages , et tant de publications successives prouvent quelle importance on y attachait. Comme les cinq cents vers qui le composent ont été, du moins en grande partie, extraits des ouvrages philosophiques de Jamblique et deProclus , on supposait assez généralement que l’école néoplatonicienne , par un artifice dont ces temps de décadence nous offrent mille exemples, avait supposé cet ouvrage , y insérant à son gré les doctrines de sa secte , et falsifiant les opinions étrangères pour les faire cadrer avec ces doctrines. La conformité du Zend-Avesla avec le ton et l’esprit de ces oracles ne permet plus le moindre soupçon de ce genre, et par conséquent on peut croire que les idées de ce recueil auront été fournies à quelque platonicien d’Alexandrie , par un mobed qui lui