Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 53.djvu/15

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nom, comme celui de l’Abarbarée, sujet de l’art. suivant, revient à Ὑπερβορίαι, hyperboréennes, ou à βάρβαροι, barbares, étrangères.

ABARBARÉE, Ἀβαρβαρέη, naïade dont Bucolion, l’aîné des fils de Laomédon, eut Esèpe et Pédase. Il est aisé de démêler l’allégorie dans toute celte légende généalogique. Esèpe et Pédase sont deux dénominations locales communes à la Troade et qui représentent, l’une un fleuve (τὸν Αἴσηπον, auj. Satal-Déré, le plus considérable de ia Mysie N. O., celui que Strabon donne comme formant la limite orientale de l’empire de Priam), l’autre une ville (comp. Pédase). Bucolion ne signifie autre chose que le pâtre (βουκολεῖν). Et quant au nom d’Abarbarée, il semble assez probable que c’est une déformation phrygienne d’ὑπερβορέη, qui fut ensuite consommée par la création du mot βάρβαρος (synonyme primitivement de βόρειος, puis de ξένος).

ABARICEDI, c’est-a-dire l'Inexprimable, un des noms de Brahmâ, en tant que Parabrahmâ.

ABARIS, Ἄβαρις (G; -ιως), incarnation de l’Apollon hyperboréen, était, selon l’opinion commune des Grecs, un prêtre scythe voué au culte d’Apollon. On lui donne pour père Seuth (Σεῦθος ou Σεύθης). Il parcourut long-temps la Grèce, tant insulaire que continentale, à une époque qui n’est pas déterminée, mais que généralement on place de la troisième à la soixantième olympiade (768-536 avant J.-C.), puis revint chez les Hyperboréens, ses compatriotes. Son itinéraire , que du reste les légendaires n’ont pas tracé exactement, présente quelques noms spéciaux. En Attique, ou peut-être dans quelque île voisine de cette contrée, il fabrique pour les Athéniens un palladium des os de Pélops; à Lacédémone il fonde ou plutôt réédifie le temple de Proserpine (Κόρη Σάτειρα : Paus., liv. III, ch. 12) que quelques uns attribuent à Orphée; en Thrace, il assiste aux noces de l’Hèbre et même compose l’épithalame du fleuve : partout il délivre les populations des fléaux dont elles sont la proie : famine , peste(Jamblique,J^/eû?e/y^^.,i 9), stérilité , orages , tout fuit ou rentre dans l’ordre a sa voix. Sauveur dr s peuples il veut de plus en être le le gislateur; il institue des rites, des mystères; il apprend à la foule qui l’écoute des hymnes , des chants ex- piatoires , des formules d’évocation ou d’invocation , une théogonie : il les écrit. C’est surtout h l’appari- tion d’Apollon parmi les hordes hy- perboréennes que ces inspirations sacrées retentissent. Il est inutile d’ajouter que pour lui l’avenir n’a point de voiles : le ministre favori du dieu prophète ne peut être qu’un pro- phète. Aussi colporta-t -ou long-temps après sa mort ou sa disparition des Oracles scythiqucs dont il est censé l’auteur ( Voy. le schol. d’Aristoph. surlesChev.^ et Suidas, art."Ab£«^tj). Mais de plus , et c’est le fait central de la légende d’Abaris, avec le doo des miracles, avec l’esprit de divina- tion, l’élu d’Apollon a eu du dieu dont il popularise les louanges une flèche mystérieuse dont jamais il ne se sépare, et que le dieu de ^ lu- mière dota desmêmespouvoirsque lui . Est-ce en elle qu’Abaris puise la sa- gesse , les prescriptions salutaires , la prescience? est-ce à elle qu’il doit cette force magique et surnaturelle dont il n’use que pour le bien - être des tribus qu’il visite? Le fait est que , grâce a elle , il ne foule pas toujours la terre, il n’erre pas toujours au mi- lieu des hommes : souvent porlé par