Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 55.djvu/503

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mot). C’est à-tort qu’on a voulu traduire ce nom par le producteur des trembleinenls de terre- il signifie la grande tige engendrante, en tant qu’excitant les tremblements de terre.

TARPEIA, romaine qui. lors de l’arrivée des Sabins devant Rome, ouvrit à leur chef Talius un chemin par lequel ils devaient pénétrer dans la citadelle. En récompense de cette perfidie elle avait stipulé que les Sabins lui donneraient les bracelets d’or qui brillaient à leurs bras. Tatius remplit sa promesse avec une ponctualité dérisoire : tous les Sabins à la fois jetèrent sur Tarpéia suppliante ou couchée à terre leurs bracelets, et tel en fut le nombre qu’elle expira écrasée sous ce poids magnifique. — On ne pouvait manquer de donner à Tarpéia un père qui portât son nom ; ce fut Sp. Tarpéius, gouverneur du mont Tarpéius (pointe méridionale du mont Capitolin). — La fable de Tarpéia reflète cette foule de fables slaves, scythes et Scandinaves qui nous montrent les jeunes filles et l’or, l’or et la trahison ou le malheur intimement liés l’un à l’autre ; mais il y a la quelque chose de plus. Niébuhr (Hist. rom.) l’a ingénieusement démêlé. Sous le mont Capitolin serpentaient de longues cavernes dont les sinuosités n’étaient connues dans leur entier que d’un petit nombre de personnes ; on les appelait la perforation, Trypéma, Tarpéma. Aujourd’hui encore, le nom de Tarpéia revit dans une tradition populaire ; et en indiquant ces voûtes souterraines, dont la carte n’est pas connue et où il serait téméraire de s’engager seul, les vieilles femmes, les jeunes filles des environs supposent la Ria Tarpeja dans son labyrinthe fantastique, rêveuse, et pourtant souriant aux monceaux d’émeraudes, de perles et d’or qui l’entourent jusqu’à mi-corps, et sur qui se reflète en pâlissant la clarté des flambeaux. Ria Tarpeja ne signifie pas, comme dans la langue poétique des Italiens, la coupable, mais la pauvre Tarpéia, peut-être aussi Ria est-il à la place de Réa, comme dans Réa Sylvia. — On sait que la roche Tarpéienne, partie du mont Tarpéien, était à Rome un lieu de supplice, et que de la on jetait dans un précipice ouvert au-dessous de la cime ceux qui étaient censés coupables d’avoir aspiré à la royauté. Plusieurs tribuns du peuple subirent cet affreux supplice. Sous Tibère nous voyons encore Sextus Marius prouver l’existence de cette coutume barbare. — Deux autres Tarpéa furent, la première une des suivantes de la guerrière Camille ; la seconde une des quatre Vestales primitives instituées par Numa.

TARQUITE, Tarquitus, fils de Faune et de la nymphe Dryope, fut tué par Enée.

TARRA, femme du créateur taïtien Tane, fut mère de Po, Arié, Avié, Atié, Matai, Taunou-Mahauna. Une autre cosmogonie, enlevant à Tane le titre de dieu suprême, le donne à Étoua-Rahai, qui a pour épouse 0-Té-Papad. Un système mixte admet Tane comme fils d’Étoua-Rahai et d’0-Té-Papad. Dans cette hypothèse, Tarra doit être aussi leur fille, et aurait pour époux son frère.

TARTARE (le), Tarquitus, Τάβταρος, est dans Hésiode une des quatre essences primordiales ; les trois autres sont le Chaos, laTerre et l’Amour. Suivant Creuzer, le Tartare est la propension que conserve la terre, ou, en idéalisant, la nature dégagée du chaos sans forme, à s’y replonger partiellement, Uni à la terre