Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/15

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CI. H f ;uerrc du Péloponnèse , le commandement de qiie !![iies vaisseaux que les Lace’démoniens envoyèrent dans i’Heiiespont. Il servait sous les ordres de Miudarus , à la bataille de Cvzique ; on le plaça ensuite comme Harmoslc à Byzance, et il re’volta tellement les esprits par son insolcnee et sa durcie’, qu’Alcibiade n’eut qu’à se présenter pour que les portes de la ville lui fussent ouvertes. Les épliorcs le condaranèrcut à une amende ; mais on ne cessa pas pour cela de l’employer , et tl se trouva à la bataille des Argiuuses. Callicratidas , qui l’avait désigne’ pour sou successeur, en cas d’événement, ayant effectivement clé tué, CIcarque ramena les débris de l’escadre à Lampsaque. Il reçut l’ordre d’aller délivrer Brance, que IcsThracesassi^eaienl ; mais lorsqu’il les eut repoussés , il lit massacrer les magistrats et les principaux habitants de cette ville, et il s’érigea en tyran. Les Lacédcmoniens, instruits de sa conduite. le rappelèrent ; sur son refus d’obéir, ils le condamncienl à mort, et envoyèrent contre lui Panthoïdas avec une armée. Ciéarque ayant été dé&it s’enferma dans Sélybrie, d’où il s’évada bientôt , et il se rendit alors vers Cyrus-le-Jeune. Ce prince , qui pensait déjà à se révolter contre son frère , l’accueillit avec distinction , et lui donna dix mille dariques d’or pour lever un corps de troupes qu’il pût avoir à sa disposition. Les talents militaires de Cléarqueétaut connus , beaucoup de Grecs qui se trouvaient sans patrie par la ruine de leurs villes, ou parce qu’ils en avaient e’té chassés par des factions, vinrent se ranger sous ses ordres. Pour les tenir en haleine , il se mit à faire la guerre auxThraces voisins de l’HcUespont, et les villes grecques de celte contrée se firent un plaisir de fournir il solde d’une armée qui assurait leur CLÉ 5 tranquillité. Cyrus s’étant décidé, l’an 4o I av. J.-C. , à aller attaquer sou frère, fit dire à Cléarqueet à quelques autres généraux grecs qu’il s’était attachés par le même moyen , de se rendre à Sardes avec leurs troupes. Il fit sans doute conuaîlre ses projets àCléarquc, qui, bien que condamne à mort par les Sprliatcs, agissait toujoars de concert avec eux, et en avait reçu l’ordre de se conformer aux volontés de Cyrus ; et il dit aux autres qu’il avait besoin d’eux pour faire rentrer les Pisidiens dans le devoir. Il les conduisit donc à travers la Phrygie, la Lycaonie et la Ciiicie ; lorsquon fut arrivé à Tarse, les Grecs s’aperccvant qu’on les trompait, se révoltèrent contre leurs chefs : peu s’en fellul que Cléarqiie ne fût victime de cette sédition ; il parvint cependant à l’apaiser, en disant aux soldats que Cyrus les conduisait «outre Abrocoraus , son ennemi, satrape des pays voisins del’Euphrate ; mais lorsqu’on fut arrivé à Thapsaquc , il leur fit connaître le véritable objet de cette expédition , en prétendant que Cyrus l’avait trompé lui-même ; et comme les Grecs étaient engagés trop avant pour pouvoir se retirer, ils consentirent à tout ( Foy. Cvaus ). Après la bataille qui décida de l’empire, Artaxcrcès étant revenu attaquer les Grecs qui avaient vaincu tout ce qui s’était trouve devant eux, il fut obligé lui-même de prendre la fuite, et les Grecs se trouvèrent maîtres du champ de bataille ; mais la nouvelle de la mort de Cvrus les mit dans le plus grand embarras : ils se voyaient en effet au milieu d’un pays inconnu , entourés d’ennemis , et sans moyens pour subsister. Ils rejetèrent cependant avec hauteur la proposition que leur fit Arlaxercès de mettre bas les armes^ et répondirent qu’ils sauraient bien s’ouvrir un passage à travers &es états. Ce priuce, voyant ce