Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/28

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i6 CLE eut de longues et fréquentes confe’renccs avec les principaux néo|)hytes, éclairant les uns par l’étendue de ses lumières, fortifiant les autres par l’intrëpidite’ de son courage , les édifiant tous par la modestie de sa conduite. Enfin, la persécution cessant, il revint à Alexandrie, où il reprit ses fonctions de catéchiste, qu’il exerça jusqu’à sa mort , arrive’e en 217, sous le règne de Caracalla. Eusèbe , Pliolius, S. Jean Cbrysostôme et autres ont donne de grands éloges à son savoir et à sa vertu , et ces éloges jious paraissent justifiés par ce qui nous reste de ses ouvrages, tous écrits en grec , qui sont : I. HypoVyposes, ou Lis Ir actions ; on pense généralement que S. Clément composa cet ouvrage, dont il ne nous reste que des fragments , peu de temps après sa conversion, et dans un temps , où peu instruit encore des dogmes de la religion clirélienne,il crut possible de les concilier et de les arranger avec les principes de la philosophie platonicienne. Cette erreur, qui lui a été souvent reprochée, était excusable , et devait être facilement pardonnée, à cause du zèle et de la bonne foi du jeune catéchumène. H. Son Exhortation aux gentils a pour objet de faire ressortir l’absurdité de leur culte par une comparaison établie et suivie avec le culte des chrétiens. S. Clément parle, dans cet ouvrage, des dieux du paganisme, comme en a parlé un des écrivains les plus éloquents de nos jours , qui n’a pas craint de les appeler « des dieux M abominables, qu’on tût puni ici-bas » comme des scélérats , et qui n’offraient pour tableau du bonheur su- )) prcnie que des forfaits à commettre 1) et des passions à contenter. » V Exhortation aux ç^entils, (juoiqu’ayant cessé d’avoir de l’intérêt pour nous dans son objet, se fait ncan-CLÊ moins lire encore avec plaisir, tant par l’élégance du style, que par le grand nombre de faits curieux qu’elle renferme, dont l’auteur devait la connaissance à ses voyages, et qu’il fait merveilleusement servir à l’appiii de ses raisonnements ( voy. L. Cousm ). m. Les Stromates , ou Tapisseries, C’est un recueil en huit livres, sans méthode et sans suite , de pensées chrétiennes et de maximes philosophiques , que l’auteur paraît avoir écrites au jour le jour , et destinées à lui servir de répertoire et comme de supplément à sa mémoire. Il y traite pêle-mêle divers sujets de morale, de métaphysique et de théologie. On ne peut lire cet ouvrage de suite ; mais on y trouve , comme dans tous les ouvrages du même auteur, des observa-, tions judicieuses et des faits importants pour l’histoire. Dans le 6". livre, par exemple, il trace le portrait du véritable chrétien , auquel il donne le nom de ^nostique, qui signifie savant ou illuminé. Il distingue dans le ’^^■. livre les honnêtes gnostiques des hérétiques connus sous ce nom, et qui troublaient alors l’église par leur abominable doctrine sur la communauté des femmes et l’égalité des hommes. Il explique très bien la nature et l’étendue de chaque vertu théologale. Il apprend à ne pas confondre les superstitions avec la religion, le zèle avec le fanatisme , la résignation avec l’indifférence, l’humilité chrétienne avec la bassesse des sentiments , etc. On retrouve dans cet ouvrage , conmie dans les Hjpotyposes , le secret penchant de S. Clément pour le platonisme ; mais ceux-là même ([uilui font ce reproche avouent cpi’il n’y a pas un endroit répréhensible qui ne puisse êlre interprété favorablement. IV. Quel riche sera sam>é ? C’est une explication des paroles que J.-C adressa à uu jeune