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BIOGRAPHIE UNIVERSELLE

A


AA (Pierre van der), jurisconsulte distingué, naquit au commencement du 16e siècle, à Louvain, où il devint professeur de droit ; il fut ensuite assesseur du conseil souverain de Brabant, puis président du conseil à Luxembourg. Il mourut en 1594. On a de lui : Commentarium de privilegiis creditorum ; Prochiron sive Enchiridion judiciarium. Il était issu d’une ancienne famille de la Belgique, qui, investie déjà au 10e siècle de fiefs nombreux, avait donné des châtelains à Bruxelles et se montra constamment attachée à la liberté et à l’indépendance de sa patrie opprimée par la puissance espagnole. — Trois de ses parents (Adolphe, Philippe et Gérard van der Aa) présentèrent, en 1566, à Marguerite de Parme, gouvernante des Pays-Bas, des remontrances énergiques contre la tyrannie de Philippe II. G-t.

AA (Pierre van der), géographe et libraire-éditeur, établi à Leyde, publia, au commencement du 18e siècle, un grand nombre de cartes et plusieurs recueils de voyages, entre autres : 1o Collection de voyages dans les deux Indes, Leyde, 1706, 8 vol. in-fol. ; 2o Recueil de voyages en France, en Italie, en Angleterre, en Hollande et en Moscovie, Leyde, 1706, 30 vol. in-12o : ces deux ouvrages sont en hollandais ; 3o un Atlas de deux cents cartes faites sur les voyages de long cours, depuis le 13e siècle jusqu’à la fin du 17e ; mais ces cartes sont la plupart inexactes ; 4o un recueil de figures, connu sous le titre de Galerie agréable du monde, où l’on voit, en un grand nombre de cartes et de figures, les empires, royaumes, républiques, provinces, villes, etc., des quatre parties du monde, Leyde, 66 vol. in-fol. reliés en 55. Cette énorme collection, qui est sans texte, était néanmoins alors un des monuments les plus précieux de la géographie ; mais les progrès que cette science a faits, et les variations qu’elle a éprouvées, en ont diminué l’utilité. Cet infatigable éditeur a encore publié un Recueil de divers voyages curieux faits en Tartarie et ailleurs, 1729, 2 vol. in-4 (Voy. Bergeron (Pierre). Il a aussi rendu service à la botanique, en publiant plusieurs ouvrages intéressants, qui seraient restés inédits sans son zèle éclairé pour les sciences, entre autres : le Botanicon parisiense, de Vaillant ; les Œuvres posthumes de Malpighi. Il réimprima en latin le Discours sur la structure des fleurs, de Vaillant ; enfin il a été l’éditeur du Thesaurus antiquitatum grœcarum de J. Gronovius, du Thesaurus antiquitatum Italia, etc. Van der Aa mourut vers l’an 1750. Son catalogue, qui parut à Amsterdam en 1729, contient la liste très-détaillée de ses nombreux ouvrages géographiques. — Son frère, H. van der Aa graveur de cartes géographiques, a travaillé principalement pour ses éditions. E-s.

AA (C.-C. Henri van der), ministre luthérien, né à Zwoll en 1718, fit ses études à Leyde, se rendit, en 1737, à l’université d’Iéna, fut nommé, en 1739, président de la communion luthérienne à Alcmaer, et, en 1742, à Harlem, où il prêcha pendant cinquante et un ans avec tant de succès, que son église était toujours remplie d’auditeurs de toutes les religions. Il fut un des fondateurs et le secrétaire de la Société hollandaise des sciences, érigée à Harlem en 1752. On a de lui des sermons et des mémoires sur l’histoire naturelle lus dans cette Société. Un an avant sa mort, en 1792, il eut le rare plaisir de célébrer, pour la cinquantième fois, l’anniversaire de son entrée dans le ministère. Un des meilleurs artistes de la Hollande, J.-G. Holtrey, a consacré cet événement par une médaille dont la description se trouve dans le 10e vol. du Kunst-en Letterbode. D-g.

AAGARD (Nicolas), naquit en 1612, à Viborg. Après avoir achevé ses études à l’université de Copenhague, il visita les principaux États de l’Europe pour étendre ses connaissances. De retour en Danemark, il embrassa l’état ecclésiastique et cumula quelque temps les fonctions du pastorat avec celles de recteur d’une école. En 1647, il fut nommé professeur d’éloquence à l’académie de Soroë, et bientôt il joignit à cette chaire les places de conservateur de la bibliothèque et de secrétaire de l’académie. Diverses thèses et plusieurs opuscules lui avaient déjà mérité la réputation d’un savant philologue et d’un habile critique ; et il s’occupait de travaux plus importants, lorsqu’une mort prématurée l’enleva, le 22 janvier 1657. On cite de lui : de Stylo Novi Testamenti ; de Usu syllogismi in theologia ; de Optima Genere oratorum ; Prolusiones in Tacitum, Soroë, in-4o ; Animadversiones in Ammianum Marcellinum contra Boxhorn, Soroë, 1654, in-4o ; de Ignibus subterraneis ; de Nido phœnicis. M-B-n.